Aimez vous votre métier et pourquoi?

Vaste sujet il y aurait beaucoup a dire...
Pour moi du moins, il est évident que j'adore mon boulot surtout depuis que je suis à la Brigade Anticriminalité de BOBIGNY-NOISY LE SEC.

Hier 18h41 très précisement, début du service, j'arrive au bureau de la Bac, je dis bonjour aux collègues, on prend les infos du jour et on s'équipe: Gilet pare balle, pistolet automatique à la ceinture avec un chargeur engagé de 15 cartouches plus un autre chargeur à la ceinture, menottes, mini lampe torche, gants en cuir et casque individuel en cas de maintien de l'ordre, tonfa et enfin un flash ball avec 10 cartouches...
En tout disons environ 10 kilos de matériel en plus sur moi, c'est du sport tout de même.

Ce soir je patrouille avec Greg et Gilles dans la Ford Focus de 110 chevaux, la nuit commence et franchement ce n'est pas folichon, je peux même aller jusqu'à dire que je suis payé pour rien puisque rien n'arrive, on a beau chercher, fureter, on "zone" dans tout BOBIGNY et NOISY LE SEC sans rien trouver d'interessant, et qui plus est, pas un appel radio, pas une urgence.

Bref nous décidons de manger au commissariat de NOISY LE SEC, il est environ 21h45.
22h00 je téléphone à une certaine jeune femme comme tous les soirs, je suis détendu, serein, j'écoute distraitement ma radio quand tout à coup vers 22h20 mes collegues m'appellent en hurlant, il vient d'y avoir une altercation rue pierre Sémard à NOISY avec exhibition d'une arme à feu!

Nous décollons aussitôt, je suis au regret de raccrocher au nez de mon interlocutrice après lui avoir crié dans l'écouteur tout en courant vers la voiture, que je l'embrassait mais que je devais quitter...

Sur place en moins de 3 minutes après avoir pris des risques en roulant vite, nous sortons du véhicule l'arme au poing... pour nous apercevoir rapidement qu'il n'y a jamais eu d'arme exhibée, il s'agit d'une femme séparée de son mari qui déprime et est ivre, elle a inventé une histoire mais ne comprend pas la portée de son geste quand nous tentons de lui expliquer que nous avons mis nos vies en danger à cause d'elle.... bref... ce département est désolant, surtout ses habitants.

Nous reprenons notre patrouille, la nuit se passe lentement, je suis équipier à l'arrière, bien content de ne pas conduire car je commence à m'assoupir, il est 02h00, plus qu'une heure de travail et j'irais me coucher.

Soudain nous recevons un appel radio de collègues motards nous signalant être derrière un Opel Zaphira gris tous feux éteints, véhicule monté par deux individus extrêmement dangereux et armés... ils sont a Montreuil et viennent vers Noisy le Sec.
Connaissant bien notre circonscription nous nous positionnons place Carnot à Noisy, et ça ne rate pas, l'opel passe devant nous à très grande vitesse suivi des collègues.
Nous nous élançons et c'est le début d'une des plus belle poursuite que j'ai pu faire jusqu'à présent.
Descendant du Haut Noisy vers la nationale 3 à plus de 150 km/h, les fuyards prennent tous les riques brulant tous les feux rouges, ils prennent ensuite la nationale 3 direction Bondy puis s'engage sur l'autoroute A3 vers l'A104, le tout à près de 200km/h. Nous sommes 200 mètres derrière ils ont une voiture plus puissante et nous avons du mal à suivre.
A ce moment nous voyons horrifiés les malfaiteurs donner un violent coup de frein et un des deux collegues motards les percute sur l'autoroute et chute lourdement au sol.

Nous signalons immédiatement cet accident pour que des collegues viennent au secours du motard: maintenant une chose est sûre, nous prendrons nous aussi tous les risques pour arrêter ces individus qui serons poursuivis désormais pour tentative d'homicide sur agent des forces de l'ordre...

Et la poursuite continue sur plusieurs dizaines de kilomètres, en faisant un large détour par l'Est Parisien, visiblement ils cherchent à revenir sur Montreuil, mais nous sommes derrière eux bientôt rejoint par une Bac départementale en Ford Mondéo un peu plus puissante que notre voiture.

Après près de 25 minutes de poursuite c'est le dénouement, les voyous, tous feux éteints, sortent de l'autoroute A86 à Rosny sous bois et tentent de reprendre aussitôt cette autoroute mais à contresens, en empruntant une sortie.
Ils ne voient pas un terre plein central dans l'obscurité et le prennent de plein fouet ainsi que les collègues de la Bac départemental qui étaient à 2 mètres derrière eux.
Nous nous trouvons environ 20 mètres derrière les deux véhicules à cet instant, et nous les voyons décoller dans une gerbe d'étincelles et de fumée... comme dans un film, les véhicules s'élèvent à au moins deux mètres du sol et retombent lourdement heureusement sur leurs roues, ils sont tous les deux complètement détruits et ne sont pas près de rouler à nouveau, je n'en reviens toujours pas.

Pas le temps de réfléchir, je vois les voyous s'enfuir à pied (c'est costaud un méchant même pas blessés dans l'accident pourtant violent), Greg et moi nous mettons à leur poursuite à pied, moi avec mon tonfa dans le dos (glissé dans ma ceinture) et le flash ball dans les mains, traversant un nuage de fumée provenant des moteurs "explosés" des deux véhicules.
Le conducteur du Zaphira n'ira pas très loin car il tente d'escalader un grillage et se casse la figure bêtement, je le dépasse sans m'en occuper car il est par terre et j'entend déjà Greg sur lui en train de le menotter.

L'autre malfaiteur court toujours, devant moi, à 10 mètres, il s'essoufle, mais moi aussi, mon gilet pare balle me gêne, m'empêche de respirer correctement, mais je ne veux pas lacher du terrain, mes poumons commencent à me brûler, j'hésite à tirer mais me ravise aussitôt, je ne suis pas vraiment en légitime défense... je mets mon flash ball en bandoulière tout en courant et prends mon tonfa à la main, je gagne du terrain.
Arrivé à côté du voyou je lui hurle dans les oreilles de s'arrêter de courrir et aussitôt je lui asseine un violent coup de tonfa dans la cuisse droite, c'est radical il tombe au sol, je le saisi et le menotte enfin, on aura courru pratiquement 500 mètres à vue de nez.
Je me retourne et constate que de nombreux collègues courrent vers moi; Gilles qui était resté à la voiture donnait en temps réel toutes les informations à la radio et a permit l'arrivée immédiate de renforts.

Bilan de cette poursuite: un collègue motard qui n'aura finalement qu'une clavicule cassée, une ford mondéo de la police détruite avec un collègues de bac départementale souffrant de la nuque mais sans gravité, un opel zaphira détruit et deux malfaiteurs interpellés, ils étaient recherchés pour divers braquages.
Ces deux là viennent de se rajouter: refus d'obtempérer, mise en danger de la vie d'autrui, tentative d'homicide, et divers délits routier.

Et moi? ben super content pardi! de l'adrénaline partout partout, la satisfaction d'avoir arrêté les mecs et des images plein la tête!

Voilà pourquoi j'adore mon métier, et vous?

Et moi j'adore celui qui a posté ce message...

Au fait hier tu n'étais pas détendu serein tu avais décidé de draguer toutes les nanas en boîte le soir. D'ailleurs, je te mets au défi de le faire.

Stupide défi en vérité, de toute façon ma devise serait du genre "une seule femme à la fois", donc désolé pour le moment je ne séduit qu'une seule jeune femme.

Même si ce n'est qu'une seule jeune femme, tu peux la séduire avec un S. Je sais, je joue ma chieuse!!!

9 h 02. Comme chaque matin de la semaine, j’arrive au musée, ma canette de jus d’orange et mes deux pains au chocolat sous le bras. Je traverse la longue réserve-couloir du rez-de-chaussée et j’arrive dans le hall ou m’attend le personnel. Aujourd’hui, c’est la reprise pour toute l’équipe de garde et d’entretien après 1 mois et demi de congés. Le chef n’arrivera pas avant 1 h : à moi de les accueillir.

Allez, un p’tit café devrait donner du baume au cœur à tout le monde. Merde, l’eau est coupée ! Il y a des travaux dans la rue et les ouvriers ont fermé le réseau. Le musée passe en alerte orange de niveau 2. Je décide d’envoyer notre technicien dans l’école juste à côté pour réquisitionner deux bouteilles d’eau à la cantine. Il revient quelques minutes plus tard avec le précieux liquide. Ouf, la situation de crise a été évitée de justesse. L’alerte est levée. La secrétaire va préparer le café. De mon côté, je m’installe à mon bureau et démarre mon ordinateur. Je suis déjà en retard et c’est en quatrième vitesse que je consulte mes messageries (personnels et ensuite du musée). Un tour sur le forum : ouah, ça a posté dur en 24 h. J’ai à peine le temps de répondre que le téléphone sonne : le personnel des Maisons Satie n’arrive pas à démarrer l’ordinateur. Pas le choix, faut que j’y aille et espérer résoudre ce nouveau problème qui paralyse l’accueil. Dans cette affaire, je ne peux compter que sur moi-même et sur la chance. Si je ne trouve pas la panne, la mairie mettra 10 jours avant de nous envoyer un technicien. Bon, faut que je file. Zut, pas eu le temps de jeter un œil sur l’équipe.fr et sur Hockeyarchives.net. Une chance encore que Cristobal Huet ne jouait pas hier soir : pas besoin d’aller voir le résumé du match sur le site des Canadiens de Montréal.

10 h 08. J’arrive aux Maisons Satie. Le PC démarre mais l’écran reste en veille et clavier et souris ne veulent rien entendre. Bizarre. Soit la carte mère a rendu l’âme soit les connectiques sont poussiéreux. Je passe en cellule de crise où je finis par me prendre la tête avec la secrétaire du responsable informatique de la mairie, lui signifiant que si c’était l’Etat civil qui avait un problème, on enverrait un technicien tout de suite. Je peste contre cette administration à multi-vitesses puis raccroche. J’ai assez perdu mon temps. Je décide d’utiliser un compresseur pour au moins dépoussiérer la machine : miracle, c’était la source de la panne.

11 h 20. De retour au musée. Tout juste le temps d’écrire un message aux Sables d’Olonne et c’est déjà l’heure de manger.

11 h 55. Je prépare mes affaires pour l’après midi et le récolement au Vieux-Honfleur : appareil photo, gants, blouse, mètre, pied à coulisse, papier, crayon, pompe à vide, appareil de radiographie, spectromètre (non, pour les trois derniers, je déconne).

13 h 30. J’investis le Vieux-Honfleur. Direction la réserve du Tisserand. Plus de 200 objets sur les 300 que doit au moins contenir cette réserve ont été vérifiés. Au total, depuis 3 ans, j’ai récolé plus de 5000 items ! Je commence à en avoir marre. C’est toujours le même cirque : identification de l’objet, vérification du N° d’inventaire si il existe, prise de mesures, constat d’état, photographie 3 angles…

14 h 42. Je tombe sur des ossements (cf photo). Après une courte analyse, je m’aperçois qu’il s’agit de reste de vertèbres de Velociraptor, Incroyable ! J’ai la preuve que les dinosaures ont existé ! Une découverte qui sans aucun doute va faire taire le scepticisme d’un membre assidu de ce forum !



16 h. Je retrouve mon bureau, enfin ! Direction francefootball.com pour voir ce que mon équipe type a fait ce WE dans le championnat des étoiles : 46 pts, pas mal mais je demeure loin du podium. Pas grave. Bon, dans l’entrefaite, je transfère les photos prises quelques heures plus tôt. Un nouveau coup d’œil sur le forum. Faut vraiment que je réponde. Je passe en priorité de niveau 4 et bientôt de niveau 5 pour écrire un nouveau message aux Sables d’Olonne.



Oui, moi aussi, j’aime mon métier.


P.S. : Chapeau pour ton récit mon petit Stef. Faire un métier qui nous passionne est une source d’épanouissement quasi-intarissable, c’est clair.

Fred a écrit:

Je tombe sur des ossements (cf photo). Après une courte analyse, je m’aperçois qu’il s’agit de reste de vertèbres de Velociraptor, Incroyable ! J’ai la preuve que les dinosaures ont existé ! Une découverte qui sans aucun doute va faire taire le scepticisme d’un membre assidu de ce forum !

Tu as trouvé des ossements de dinosaure au Vieux Honfleur?????
T'es sûr que ct pas une ancienne bénévole venue pour faire le récolement qui est morte toute seule au milieu des antiquités, et que tout le monde l'avé oublié???
C marrant de te voir au boulot. J'avoue que la plupart du temps je ne t'imagine pas bosser alors... lol
En tout cas Stf, quelle fibre de reporter tu as!!! lol! Ca c'est du récit! Bon je pense que ce sera à mon tour dans la journée, mais ça sera pas heure par heure, parce qu'aujourd'hui, à part rester au bureau pour écrire tous mes papiers en retard, et un reportage en début d'aprème je vais pas bcp bouger lol!

Angel Aï a écrit:

T'es sûr que ct pas une ancienne bénévole venue pour faire le récolement qui est morte toute seule au milieu des antiquités, et que tout le monde l'avé oublié???!

Vu la taille de ses vertèbres, ça devait être une grande bénévole !

Angel Aï a écrit:

C marrant de te voir au boulot. J'avoue que la plupart du temps je ne t'imagine pas bosser alors... lol

Ca m'arrive quelques minutes par journée...

Bon alors pkoi j'aime mon métier, vaste question digne de mon dernier entretien à la Nouvelle République lol. Au début, comme tout apprenti journaliste qui débarque dans une école, des images de Tintin reporter et d'Albert Londres plein la tête, je voulais rendre le monde meilleur, dénoncer de ma cinglante plume les injustices. Et puis derrière les grandes signatures du Monde ou du Canard Enchainé, on découvre une toute autre réalité, qui correspond beaucoup mieux à ce que je suis en fait. J'aime ce métier parce que je fais des rencontres. Les gens acceptent de me délivrer un bout de leur vie, de me raconter leur histoire, leur parcours. C'est un peu une mise à nue, certains ne savent pas parler aux médias et en disent trop, c'est à moi d'avoir la pudeur de prendre ce qui rend leur histoire intéressante pour les autres, et leur laisser le reste. Chaque jour, je plonge dans des univers différents. Hier soir j'étais dans un café littéraire où les gens me lisaient du Prévert, aujourd'hui je fais un reportage sur les demandeurs d'emploi de plus de 50 ans. Il y a aussi l'inattendu, le fait de ne pas savoir le matin ce qu'il va arriver dans ma journée (comme toi stf!). On ressent aussi l'adrénaline sur des faits divers par exemple.
J'ai rencontré des pêcheurs, des SDF, des écrivains, des réalisateurs, des hommes politiques, des personnes qui avaient réussi, d'autres qui galéraient... Bon je vais pas faire toute la liste, mais je suis impressionnée de la richesse de tous ces témoignages alors que j'en suis qu'au début de ma carrière. Et puis c touchant de voir la réaction de certains qui vous remercient car grâce à vous telle ou telle action àa marché, ou tel ou tel témoignage a permis de casser certains préjugés. Cela fait peur d'ailleurs de voir ce que les gens attendent des médias parfois. Ecouter, c'est donc la première chose qui me passionne le plus dans ce métier.
La deuxième c'est d'écrire. Même si la ligne éditoriale Ouest France limite les envolées lyriques, on peut quand même sur certains sujets donner un petit coup de plume par ci par là. Et puis c'est passionnant de se dire que grâce à nous, des centaines de gens vont s'intéresser à tel ou tel sujet. Toute ma vie, je serais à la fois l'élève qui apprend et le professeur qui transmet. Voilà, en gros, pkoi j'aime mon métier!
Bon y a aussi les sujets pas intéressants, les trucs institutionnels, le recopiage de programmes de centres de loisirs, les débats qui durent jusqu'à minuit, le fait d'être réveillé à 4 h du matin par les pompiers, etc... Mais bon si y avé que des bons côtés tout le monde voudré faire ce métier lol!!!

Moi j'ai pas encore de métier puisque je ne suis qu'une petite stagiaire mais j'aimerai aimé mon futur métier comme vous aimez le votre. en gros, j'ai failli verser ma petite larme en lisant vox récits, petits veinards...

Moi non plus je n'ai pas encore de métier étant encore exploité en tant que stagiaire !! mais je pense que le stage me donne un avant goût de ce que je ferai plus tard pour pouvoir répondre à la question. Je ne pourrais pas relater une journée heure par heure car ça serait super ennuyant et répétitif surtout !!! du genre cherche encore et encore à résoudre le problème !! Alors pourquoi j'aime mon métier ? Parce que j'aime les ordinateurs !!!


Plus sérieusement ce que j'aime dans mon métier c'est toute la partie recherche, prise de tête pour concevoir quelque chose et ensuite la joie lorsque tout fonctionne. Et puis ce qui est agréable aussi c'est que ce n'est jamais pareil. Tous les jours les problèmes rencontrés changent et les solutions aussi . Jamais je n'aurais à concevoir deux fois le même programme par exemple. Voilà pourquoi j'aime pour le moment ce que je fais en espérant qu'en tant qu'emplyé ça sera pareil.

Vive le travail .... (n'est pas Fred )

Bicolas a écrit:

Vive le travail .... (n'est pas Fred )

Comme on dit : "Le travail c'est la santé alors laissons le aux malades !"